Le contexte national

Le développement des smart-grids

Avec le développement des énergies renouvelables, l’émergence de solutions de stockage et les mutations attendues sur les usages des consommateurs (véhicule électrique, baisse des consommation, autoconsommation, etc.), les réseaux électriques vivent des transformations importantes. La tendance à la décentralisation pousse les réseaux historiquement centralisés à revoir en profondeur leur mode de fonctionnement mais aussi leur modèle économique.

Le renforcement massif des réseaux d'énergie, solution historiquement utilisée jusqu'à présent pour répondre aux besoins d'évolution, ne suffit plus pour faire face à ces mutations. Le recours à des solutions de type "smart-grids" intégrant les technologies de l'information et de la communication et rendant le réseau plus flexible, permet d'offrir une alternative au renforcement des lignes, tout en maintenant la qualité d'approvisionnement.

Il s'agit ainsi d'aller vers un système plus dynamique, permettant de prendre en compte la variabilité de la production des énergies renouvelables, de piloter (décaler, effacer,etc.) certaines consommations en fonction des contraintes du réseau, d'intégrer de nouveaux usages tels que la mobilité électrique, etc. Cet accroissement attendu de la flexibilité n'est possible qu'avec une instrumentation permettant de connaître en permanence l'état du réseau, ce qui est notamment possible grâce au déploiement de compteurs communicants.

Le cadre réglementaire

En 2013, un premier plan Réseaux électriques intelligents (REI) est mis en place dans le cadre de la Nouvelle France Industrielle. En 2017, le Conseil national de l’industrie crée 18 comités stratégiques de filière, dits CSF, pour structurer la politique industrielle française. Le plan REI est alors repris par le CSF « Industries de nouveaux systèmes énergétiques » et se fixe comme objectif de développer une industrie française de l’efficacité énergétique et des smart-grids.

Le cadre régional

Dans chaque région des schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables (SR3RENR) ont été établis afin d’anticiper les incidences du développement massif des énergies renouvelables sur le réseau de transport, dont les infrastructures sont généralement conçues pour plusieurs décennies et dont l’évolution est donc indispensable pour atteindre les niveaux ambitieux de production renouvelable attendue à l’échelle nationale. Cette planification régionale, pilotée par RTE en concertation avec l'ensemble des acteurs, tient compte des objectifs recherchés et des gisements de projets localement identifiés. Elle permet de réserver des capacités d’accueil (voir le site Capareseau.fr) pour les énergies renouvelables au niveau des postes de transformation et d’anticiper des travaux dont les coûts sont ensuite partiellement répercutés sur les coûts de raccordement des producteurs les plus importants (notion de "quote-part").

En Auvergne-Rhône-Alpes, les premiers S3REnR des anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes ont été approuvés par l’État en 2013 et 2015. Ces schémas prévoyaient la mise à disposition de 3325 MW de capacités réservées pour raccorder les énergies renouvelables, moyennant 116 millions d’euros d’investissement sur le réseau électrique. Les quotes-parts au titre de la mutalisation sont respectivement de 52,88 €/kW (Auvergne) et 10,12 €/kW (Rhône-Alpes). Au 1er janvier 2020, 65% des capacités réservées du S3REnR Auvergne et 23% de celles du S3REnR Rhône-Alpes ont été attribuées.

Le S3RENR est actuellement en cours de révision avec l'objectif de pouvoir accueillir plus de 7,76GW d’énergies renouvelables à l’horizon 2030, en plus des 13,5GW déjà raccordées et des 1GW en cours de raccordement.

La place des énergies renouvelables sur le réseau

Liens utiles

Fiche ENR et Réseaux électriques